Une œuvre numérique a-t-elle sa place dans un salon du livre ?

Interview de Cécile P. et Maryline M. de la Médiathèque de Châtenay-Malabry

Une œuvre numérique dans un salon du livre ? Pourquoi pas ! L’Arbre-Soleil  a intégré la programmation artistique du salon du livre merveilleux de Châtenay-Malabry en novembre dernier. Retour d’expérience sur cette première, avec Cécile Pujol, bibliothécaire jeunesse et Maryline Merieau, référente informatique et cinéma.

L'Arbre-Soleil à 12 personnes au salon du Livre Merveilleux

Pourquoi avoir accueilli l’Arbre-Soleil, une œuvre immersive, à un Salon du Livre Merveilleux ?

M.M : J’ai d’abord dû vivre cette expérience avant de l’accueillir sur le salon. Ma première impression a été « il y a du récit, c’est merveilleux et je veux que mon public le découvre ! ». Le but était de parler au plus grand nombre car c’est une œuvre qui va toucher tout le monde de par son récit et les sujets qui sont portés : des enfants aux personnes âgées. Nous souhaitions proposer une expérience qui offre un temps de déconnexion pour tous. 

L’envie de partager avec le public ce que nous avions vécu était évidente. Ça s’est imposé à nous (avec Cécile), nous voulions l’Arbre-Soleil dans notre salon du livre merveilleux !

C.P : On peut vite s’imaginer que le numérique est « contre » le livre, mais ce n’est pas vrai, tout dépend des usages et des outils ! Et typiquement l’Arbre-Soleil invite au récit et à l’écoute. Nous nous sommes avant tout portées sur la ligne éditoriale qu’est le récit et le merveilleux. L’expérience de l’Arbre-Soleil est totalement merveilleuse : contemplative, magique, une dimension fantastique lorsque l’on écoute le récit.

La lecture est une activité très solitaire. Personnellement j’adore écouter des livres audios, mais ici, l’expérience est à la fois très différente et très similaire. Nous vivons le récit, accompagnés par une voix, celle d’une biche chamane ; et en même temps c’est un temps d’écoute collectif ! 

Sur les retours des visiteurs, beaucoup nous ont partagé le sentiment d’avoir vécu une expérience individuelle mais aussi en collectif, chacun peut la vivre à son rythme. On ressent une sorte de complicité entre participants à la fin de l’expérience.

Quels ont été les retours sur l’Arbre-Soleil lors du salon ?

M.M & C.P : Les visiteurs ont adoré : de tous âges, sexes, confondus, ce qui est souvent difficile et là ça a bien marché ! La preuve, une fois que les premières séances ont été lancées, les suivantes se sont très bien remplies… Car les premiers ont été des ambassadeurs, et ont fait venir les personnes qu’ils connaissaient ! C’est aussi une œuvre dont les visiteurs ont beaucoup parlé entre eux. Nous avons même eu des personnes âgées qui sont venues et qui ont vécues l’expérience, preuve que ce n’est pas parce que l’immersif est marqué technologique que ce n’est pas pour eux ou que ce n’est pas poétique.

Sur les retours des visiteurs, beaucoup nous ont partagé le sentiment d’avoir vécu une expérience individuelle mais aussi en collectif, chacun peut la vivre à son rythme. On ressent une sorte de complicité entre participants à la fin de l’expérience.

De notre côté, c’est un pari réussi ! Nous avons eu les réactions espérées car pour nous, l’Arbre-Soleil trouvait complètement sa place dans un salon du livre : c’est avant tout du récit. L’originalité de l’expérience a fait que l’Arbre-Soleil a été une animation marquante du salon.

Comment définiriez-vous l’Arbre-Soleil en un mot ?

C.P : Capsule. 

C’est une capsule spatio-temporelle de merveilleux où l’on se retrouve hors du temps au cœur d’un récit initiatique.

M.M : Apaisant.

On se retrouve seuls mais aussi avec les autres. Il y a quand même une dame qui est sortie en larmes tant l’expérience est belle et touchante !

Par exemple, j’avais découvert l’Arbre-Soleil lors du New Images Festival en juin 2022 et j’étais un peu inquiète car je suis claustrophobe et donc je ne suis pas très à l’aise avec la réalité virtuelle. On m’a d’abord amenée vivre l’Arbre-Soleil et j’en suis ressortie très légère, détendue, comme si j’étais sortie d’une séance de relaxation ou d’ostéopathie. Après ça, j’ai pu vivre des expériences en réalité virtuelle de 20mn sans problème ! Ça m’a vraiment aidée.

Inclure une oeuvre numérique dans un salon du livre a révélé que cela pouvait plaire à un large public et de prouver que le numérique n’est pas contre tout ce qui ne l’est pas mais qu’il faut plutôt porter attention aux usages et outils. 

Merci à Cécile Pujol et Maryline Merieau pour cette interview et d’avoir permis à l’Arbre-Soleil de rayonner au Salon du Livre Merveilleux de Châtenay-Malabry !

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